vendredi 29 novembre 2019

Le cycle "L'Héritage" (Eragon, L'Ainé, Brisingr, L'Héritage) - Christopher Paolini


Quatrième de couverture

Un garçon...
Un dragon...
Une épopée...

Voilà bien longtemps que le mal règne dans l'Empire de l'Alagaësia... Et puis, un jour, le jeune Eragon découvre au cœur de la forêt une magnifique pierre bleue, étrangement lisse. Fasciné et effrayé, il l'emporte à Carvahall, le village où il vit très simplement avec son oncle et son cousin. Il n'imagine pas alors qu'il s'agit d'un œuf, et qu'un dragon, porteur d'un héritage ancestral, aussi vieux que l'Empire lui-même, va en éclore... Très vite, la vie d'Eragon est bouleversée. Contraint de quitter les siens, il s'engage dans une quête qui le mènera aux confins de l'Alagaësia. Armé de son épée et guidé par les conseils de Brom, le vieux conteur, Eragon va devoir affronter, avec son jeune dragon, les terribles ennemis envoyés par le roi dont la malveillance démoniaque ne connaît aucune limite.
Eragon n'a que quinze ans, mais le destin de l'Empire est désormais entre ses mains !

Que dire ?

Cette tétralogie, c’est une longue histoire de lecture pour moi. J’ai lu « Eragon » quand j’étais encore à la fac, en licence si je me souviens bien. C’était en été (détail qui n’a pas d’importance) et je me souviens m’être un peu ennuyée en le lisant (détail qui a de l’importance).
Je ne garde pas spécialement un bon souvenir de cette première lecture, mais pas un mauvais souvenir non plus. Elle fut un peu laborieuse, j’eus du mal à avancer dans l’histoire, sans trop savoir pourquoi. Je ne parvenais pas à m’immerger dans le récit, à me sentir proches des personnages. Mais ce n’était pas totalement mauvais non plus et bien des éléments de l’histoire m’ont poussée à m’attaquer aux autres tomes, « L’Ainé » et « Brisingr ». Puis, j’ai acheté « L’Héritage » d’occasion et il a rejoint ma pile à lire, pendant un laps de temps beaucoup trop long (ça se compte en années).

Quand je voulus m’y attaquer cette année, je ne me souvenais plus de grand chose, si ce n’est les grandes lignes. J’ai donc relu les trois tomes précédents avant de me mettre au dernier tome de ce cycle. Cette relecture ne m’a pas apporté de regard vraiment neuf sur cette tétralogie, mon avis reste globalement le même : je la trouve ni bonne, ni mauvaise.

Je pense que le souci majeur que j’ai rencontré dans ma lecture, c’est le style global. Difficile de critiquer le style quand on parle de traduction mais dans l’ensemble, j’ai trouvé la narration un peu plate, parfois brouillon. J’ai eu quelques difficultés à suivre et comprendre les scènes d’action, surtout les combats.
J’ai trouvé l’histoire et les péripéties un peu trop faciles par moments. Eragon ne fait pas face à de réelles difficultés, celles-ci ne durent jamais longtemps. Même quand il se retrouve gravement blessé, avec une cicatrice qui le laisse très handicapé, il finit par se faire soigner et ne garde pas la moindre trace de ce passage compliqué. Peut-être cette facilité vient de ses pouvoirs qui grandissent avec le temps ou le fait qu’il soit entouré par des personnages plus exceptionnels les uns que les autres ? Sans doute un peu des deux.
En tout cas, j’ai nettement préféré l’histoire de Roran, son cousin, qui est obligé de s’en sortir par ses propres moyens, qui devient un leader presque malgré lui, qui trouve une force physique et de persuasion dont il ignorait lui-même l’étendue.

J’ai trouvé les personnages un peu trop manichéens au début (le grand méchant tyran d’un côté, les gentils de l’autre). Cet aspect s’améliore nettement au fil des tomes, avec différents peuples qu’on apprend à connaître avec leur culture, leur nature certes différente, mais intéressante et complexe à partir du moment où on commence à s’y intéresser sans jugement.
La guerre aussi a permis de nuancer l’aspect trop tranché des deux camps. Au travers de Roran et d’Eragon, on découvre l’horreur des batailles, des morts qu’elles impliquent, des lourdes pertes des deux côtés, des questionnements du bien fondé de leurs actions.
La relation entre Eragon et Arya, une elfe qui le suivra une bonne partie de l’histoire, est également un point intéressant : ce n’est pas une romance classique, pas de réel happy end les concernant, chacun étant destiné à remplir des fonctions importantes et iels ne peuvent laisser libre court à leur histoire à cause de ces dernières.

Il y a bon nombre d’autres éléments que j’ai appréciés, tout ce qui touche à l’univers.
Tout d’abord, j’aime beaucoup la relation dragon/dragonnier.ère. Je trouve Saphira et Eragon très touchant.e.s dans leur relation fusionnelle.
J’ai également aimé la représentation de la magie, qui est une magie « douce » (« soft magic », selon ce youtubeur : https://www.youtube.com/watch?v=jfSg2CFOWNU&t=593s), c’est-à-dire une magie qui ne donne pas les pleins pouvoirs en claquant des doigts, sans aucune conséquence ou contrepartie. Ici, la magie consomme de l’énergie et laisse souvent ses pratiquant.e.s épuisé.e.s, surtout celleux qui ne sont pas des dragonnier.ères ou des elfes. La magie peut aussi avoir de lourdes conséquences en cas d’erreur ; on a des moments qui laissent rêveur.euse, d’autres qui glacent le sang (je pense notamment aux pouvoirs que va obtenir une jeune fille victime d’un sort d’Eragon, alors que celui-ci voulait lui adresser une bénédiction).

D’autres éléments comme la connaissance et compréhension des autres formes de vies, l’importance du langage (l’auteur a développé différentes langues et le langage est central et complexe dans l’utilisation de la magie ; une belle métaphore de la force des mots), la connaissance de soi...bref, tout ce qui concerne l’aspect philosophique, sont autant de points qui m’ont également plu.
La fin du cycle est le dernier élément que j’ai retenu. Je ne vais pas vous spoiler la fin mais je la trouve très intéressante car elle soulève des questions sur ce qu’est la véritable force et elle nuance aussi la façon de percevoir le méchant de l’histoire.

En résumé...

Sympathique. De la même façon que le style d’un.e auteur.rice de Bds ne va pas forcément me rebuter à m’intéresser à l’histoire, le style de l’auteur m’a certes posé problème mais l’univers était assez cool pour que je veuille rester jusqu’au bout. Malgré tout, je voulais terminer cette saga pour savoir si oui ou non je voulais la garder dans ma bibliothèque. Je pense qu’il est temps de faire un peu de place...

Citation

« Les écailles s’inclinèrent sous la caresse. Un mot résonna dans la tête du garçon, clair et grave à la fois : « Eragon ». Le ton était solennel, presque triste, comme si un pacte indestructible venait d’être scellé. » (Editions Bayard Jeunesse, p.70).

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