jeudi 3 décembre 2020

Nikita Ofgold : Les 9 Dimensions - Valentine Watrelot-Mingoia

 

Quatrième de couverture

Nikita Ofgold est une jeune fille ordinaire, jusqu’au jour de ses 13 ans où Félix, un chat noir qui est en réalité un apprenti sorcier, lui révèle qu’elle possède des pouvoirs surnaturels. Sa vie bascule alors… elle va découvrir la Septième Dimension, le monde des sorciers, où elle s’initiera à la magie. Elle y fera la connaissance de David, Anna et Jane, d’autres jeunes sorciers aux natures particulières. Ils formeront rapidement un clan d’amis inséparables. Mais son apprentissage ne sera pas de tout repos? Il lui faudra se rendre sur la Troisième Dimension, le sinistre monde des Ténèbres, où la mère de David est retenue prisonnière… Là-bas, elle fera également la rencontre du mystérieux et séduisant Prince des Ténèbres. Nikita et ses amis parviendront-ils à libérer la mère de David ? Qui est réellement le Prince des Ténèbres ? Vont-ils ressortir vivants de la Dimension maléfique ?

Que dire ?

Je m'apprête à parler d'un livre que je n'ai pas aimé. Les livres que je n'aime vraiment pas sont rares (le dernier, c'était Everything everything, il me semble). Et j'en parle peu ici. Si une lecture ne m'a pas plu, je préfère passer directement à autre chose pour faire passer le goût amer, sauf s'il y a quelque chose d'intéressant à en dire. Et c'est le cas ici.

J'ai longtemps attendu avant de faire cette chronique car je savais qu'elle serait difficile à faire. Je voulais pouvoir parler de manière objective de ce que je n'ai pas aimé. La liste est longue (j'ai corné tellement de pages sur des passages qui m'ont déplu que le livre a presque doublé de volume) et j'avais peur que tout énumérer finisse en lynchage. Et j'ai bien fait d'attendre car mon avis est passé de « c'est mauvais » à « c'est un peu plus complexe que ça ».

J'ai lu le livre en entier car, même si je n'ai pas accroché, je donne toujours sa chance à un livre. Une chance de me plaire, pour un aspect ou un autre, car je sais qu'il y a (presque) toujours quelque chose de bon à en tirer. Et c'est le cas ici, certaines choses m'ont plu, j'ai eu de bons moments mais pas assez pour rendre la lecture agréable dans son ensemble.

Quand je me suis rendue compte que le livre ne me plaisait pas, que je levais les yeux au ciel tous les 10 pages, je me suis dit que cela venait sans doute du fait que je n'étais pas le public cible, que c'était de la littérature jeunesse.
Sauf que j'ai récemment revu mon point de vue sur la littérature jeunesse quand j'ai remarqué que j'en lisais beaucoup. Bien plus que je ne le pensais vu que, jusqu'à présent, j'avais prêté peu d'attention à la tranche d'âge auquel un livre est destiné et maintenant que je le fais, je remarque que j'ai beaucoup de jeunesse sur mes étagères ; il n'y a vraiment que les livres pour les « tout-petits » qui n'attirent pas mon attention. « Livre jeunesse » ne veut pas dire « littérature de piètre qualité parce que c'est pour les enfants », contrairement à ce que je pensais il y a une dizaines d'années.

Je me suis alors dit que c'était générationnel. « Ça y est, je suis vieille et je critique ce que font les générations suivantes, c'est dans l'ordre des choses. Et les livres jeunesse que je relis encore aujourd'hui datent d'avant 2005, si mes souvenirs (de vieille) sont bons. »
Mais là encore, je suis plus ou moins l'actua-litté (ha ha) via les booktubeur.euses et je vois passer beaucoup de livres jeunesse de qualité (notamment via la chaîne de Pitiki, elle et moi ayant des goûts assez similaires).

J'ai ensuite pensé que le problème venait du genre littéraire. C'est de la fantasy mais c'est surtout, selon moi, de la romance. On trouve beaucoup de scènes qui ne sont que des prétextes pour des interactions (amoureuses) entre les personnages.
Cependant, il y a des romances que j'ai lu quand j'étais ado que j'aime encore aujourd'hui (Je ne t'aime pas Paulus, par ex) et j'aime toujours voir de la romance dans une histoire, qu'elle soit centrale ou non à celle-ci (ex : Moitié d'âmes, Rocaille parmi mes lectures les plus récentes), tant qu'elle est intéressante et pas trop cliché.

Finalement, c'est une fois le livre fini que j'ai compris. J'ai un réflexe parfois, qui est de relire la quatrième de couverture une fois le livre terminé. Je m'amuse à comparer ce que celle-ci promet avec le contenu du livre. Et c'est là que je suis tombée sur un détail que j'avais oublié : l'autrice avait 14 ans quand elle a rédigé ce roman.
A partir de là, tout ce que je n'avais pas aimé s'expliquait simplement : le livre n'était pas mauvais, il était juste immature. Le style et le scénario me font penser à une fanfiction, le genre que j'ai pu lire (et écrire) en grande quantité quand j'étais ado.
Je ne critique pas les fanfictions, j'en ai lu de très bonnes (et écrit des beaucoup moins bonnes, donc je sais que c'est difficile). Mais on y retrouve souvent des éléments que j'ai pu voir dans ce roman : une héroïne Marie Sue, des obstacles présentés comme difficiles mais en réalité sans conséquences, le monde des adultes aux fraises, un méchant présenté comme très méchant...mais pas tant que ça vu qu'on laisse des enfants partir pour l'affronter, un monde des ténèbres qui manque de profondeur, beaucoup de stéréotypes en terme de genre mais aussi en terme d'écriture, beaucoup de fanservices...

En résumé...

Une fois cette constatation faite, que puis-je retirer de tout ça ? Comme dit précédemment, j'ai passé quelques bons moments et l'univers dans les grandes lignes est prometteur. Reste à espérer que l'autrice puisse gagner suffisamment en maturité pour en tirer le meilleur.
Je sais que le tome 2 est déjà sorti et le tome 3 est en cours d'écriture. Je me demande si je vais me risquer à lire la suite, car je suis curieuse de voir ce que ça va donner mais cette lecture reste une déception et j'ai la crainte de retrouver les mêmes défauts dans la suite. Pour le moment, je préfère laisser cette question en suspens...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire